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samedi 6 septembre 2014

Renforcer les contrôles à Pôle-emploi ? Des propos scandaleux. Des chômeurs révoltés !


« Il n’est pas possible, dans un pays qui est en difficulté […] d’avoir des gens qui ne cherchent pas de travail». «Donc je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles»
Mr Rebsamen, ministre du Travail mardi 2 septembre 2014



La CGT chômeurs et précaires dénonce ces propos qui ajoutent à la violence de la situation des chômeurs, l'humiliation publique, la persécution, et ce qu'il faut bien qualifier l'annonce d'une restriction des droits de chômeurs. Le ministre nous fait la démonstration du mépris total du gouvernement à l'égard de la misère alors même que son bilan est globalement désastreux en particulier sur sa politique de réduction du chômage. Il remet la faute de la débâcle économique du système qu'il défend sur ceux qui subissent de plein fouet ses propres choix. Comment oser parler d'abus alors qu'aucun chômeur ne peut prétendre à une vie décente avec ses allocations ? Comment oser prétendre que des travailleurs privés d'emplois se confortent dans la pauvreté ? Comment ignorer délibérément le désespoir dont est victime une part toujours plus grande des travailleurs qui stagnent à Pôle emploi où, faut-il le rappeler, il y a un an à peine un chômeur en fin de droit s'était immolé ? Comment ? En ignorant parfaitement ce qu'est la décence et la justice et en continuant une odieuse politique qui se fait simultanément en faveur du patronat et au détriment des travailleurs, des chômeurs et des précaires.


Une politique en faveur du patronat et de la finance...
Baisse d’impôts sur les entreprises et diminution voire disparition des cotisations patronales sont autant de recettes magiques censées réduire ce que nos entrepreneurs nomment des « charges patronales ». Sans dire que ces « charges » servent à financer un service public et une sécurité sociale qui est déjà bien mal en point, le gouvernement, les patrons et la finance clament en cœur qu'elles sont des poids pour les entreprises et que c'est ce qui empêche ces dernières d'embaucher. Ainsi pour sortir de la crise et du chômage de masse il faut que les travailleurs produisent la même chose mais en étant moins bien payés et moins bien protégés par un système social qui est bradé. Cela revient à une baisse du salaire indirect et cela fait partie intégrante de ce que la classe des patrons et de la finance appellent « la baisse du coût de travail ». Une baisse qui est mise en application effective par le gouvernement au travers de l'ANI, du pacte de responsabilité, des négociations sur l'assurance chômage, de la réforme sur les retraites, etc.
Les divisions s'attisent, d'un côté nous avons Mr Gattaz président du syndicat des patrons (MEDEF) qui revendique la paternité du pacte de responsabilité, puis plus tard le premier ministre M. Valls qui est encensé et applaudi aux universités d'été du MEDEF, et enfin dernièrement un ex-banquier (E. Macron) et un millionnaire (M. Sapin) qui sont nommés ministre du travail et ministre de la finance. Et de l'autre les syndicats et les organisations de travailleurs, la CGT en tête qui dénoncent et luttent contre cette politique dont les conséquences dramatiques se font déjà ressentir.


… Aux conséquences dramatiques pour les travailleurs, les chômeurs et les précaires
Des promesses on nous en a fait, pour les accepter il fallait que nous nous serrions la ceinture, il fallait bosser plus, y compris le dimanche. Et les conséquences nous les connaissons désormais : la croissance est nulle et le chômage continue de grimper. Mais comment aurait-il pu en être autrement ?! L'industrie ne cesse d'être détruite et aucune solution, aucune aide, aucune considération n'ont été données aux salariés qui se battent dans les entreprises en cours de fermeture : Good-Year, Florange, Continental, PSA, ou encore dans le département : Kem-One, Arkema, SNCM, les Moulins Maurel, etc. La belle victoire des Fralibs qui sonne comme un espoir pour la classe ouvrière n'est dûe qu'au seul courage des travailleurs en lutte à l'intérieur de l'entreprise ainsi qu'à la solidarité permise par la CGT avec les travailleurs en dehors de l'entreprise.


Alors des abus ? Oui c'est vrai il y en a, MAIS de la part de Pôle emploi lorsqu'il met des fausses annonces ou lorsqu'il licencie ses propres salariés après 3 ans de CDD. Lorsque pour un motif ou un autre et pour quelques économies il nous radie et nous jette au RSA (lorsque l'on peut y prétendre), à la rue ou pire. Lorsqu'il utilise notre argent pour des organismes de formations fantoches qui ne servent qu'à mettre la pression sur les allocataires et au final à les rendre responsable de l'absence d'offre d'emploi qui corresponde à leur critère de recherche. Ce mépris et cette pression qui se manifestent dans les paroles et les actes de nos ministres n'a qu'une finalité : forcer les chômeurs à accepter les bas salaires, ou des salaires inférieurs à ce que leur qualification leur octroyait dans leur métier précédent, ou simplement à ne plus travailler sur la base de leur qualification.


Plus de contrôle sur les chômeurs mais moins de contrôle sur les employeurs !
C'est là qu'on s'aperçoit que si Pôle-emploi ne remplit plus son rôle de service public ce n'est que parce qu'il obéit à ce projet politique libéral (qui n'a de social que le nom) qui vise à réduire le « coût du travail ». Et pour cela Pôle Emploi ne doit pas être un service public de solidarité mais qu'il doit exercer une fonction de flicage des chômeurs.

Le comble de l'ironie pour nous, qui est le comble du bonheur pour le patronat et la finance c'est que si les chômeurs doivent être plus contrôlés les entrepreneurs eux en revanche le seront beaucoup moins. C'est ainsi qu'à la fin de cette année le nombre d'inspecteurs du travail aura baissé de 9% !

Pour voir l'article du comité chômeurs CGT du Morbihan cliquer ci dessous



Qui sème la misère récolte la colère !
Les chômeurs et les précaires ne doivent pas baisser la tête mais au contraire se sentir confortés dans la nécessité de s'organiser au sein de la CGT chômeurs et précaires afin de nous défendre, de continuer d'unir les travailleurs et les travailleuses quelles que soient leur situation mais aussi de se solidariser avec l'ensemble des travailleurs.


Nos revendications par rapport à Pôle-Emploi:

Le service public de l’emploi est une question politique que l’État doit assumer et qui doit donc relever de la fonction publique d’État.

Face à l'urgence de nos situations, encore et toujours SOLIDAIRES DU PERSONEL nous exigeons :

La garantie de l’égalité d’accès et de traitement aux usagers : la densification du réseau dans des locaux adaptés de manière à ce que tous les services soient rendus au plus près des usagers, la remise en place des accueils sans rendez-vous afin que chaque demandeur d'emploi puisse être reçu à sa demande.
L’arrêt de toutes les radiations et sanctions abusives, la suppression des indus dont la responsabilité incombe à Pôle-Emploi.

Donner accès à des formations adaptées. Laisser le libre choix au chômeur de se reconvertir professionnellement si nécessaire.

Le développement d'un Système d’Information fiable, conçu en interne par des personnels de Pôle Emploi, en interdisant la sous-traitance. Remettre en place les ateliers d’information sur les droits des chômeurs.

Que les POLE EMPLOI aient les effectifs suffisants et qu'il soit donné au personnel ; actuellement débordé et en souffrance ; le statut et les conditions suffisantes pour exercer leurs métiers.

Que soit confié à Pôle Emploi le monopole du rapprochement de l’offre et de la demande d’emploi et que soit mise en œuvre l’obligation du dépôt d’offre à Pôle Emploi.

La création d'une 5ème branche de la sécurité sociale pour l’indemnisation des chômeurs jusqu'à leur retour à l'emploi à hauteur de 80% de leurs deniers salaires, financée par les cotisations sociales.