« Il
n’est pas possible, dans un pays qui est en difficulté […] d’avoir
des gens qui ne cherchent pas de
travail».
«Donc je demande à
Pôle Emploi de renforcer les contrôles»
Mr
Rebsamen, ministre du Travail mardi 2 septembre 2014
La CGT
chômeurs et précaires dénonce ces propos qui ajoutent à la
violence de la situation des chômeurs, l'humiliation publique, la
persécution, et ce qu'il faut bien qualifier l'annonce d'une
restriction des droits de chômeurs. Le ministre nous fait la
démonstration du mépris total du gouvernement à l'égard de la
misère alors même que son bilan est globalement désastreux en
particulier sur sa politique de réduction du chômage. Il remet la
faute de la débâcle économique du système qu'il défend sur ceux
qui subissent de plein fouet ses propres choix. Comment oser parler
d'abus alors qu'aucun chômeur ne peut prétendre à une vie décente
avec ses allocations ? Comment oser prétendre que des
travailleurs privés d'emplois se confortent dans la pauvreté ?
Comment ignorer délibérément le désespoir dont est victime une
part toujours plus grande des travailleurs qui stagnent à Pôle
emploi où, faut-il le rappeler, il y a un an à peine un chômeur en
fin de droit s'était immolé ? Comment ? En ignorant
parfaitement ce qu'est la décence et la justice et en continuant une
odieuse politique qui se fait simultanément en faveur du patronat et
au détriment des travailleurs, des chômeurs et des précaires.
Une politique en faveur du patronat et de la finance...
Baisse d’impôts sur les
entreprises et diminution voire disparition des cotisations
patronales sont autant de recettes magiques censées réduire ce que
nos entrepreneurs nomment des « charges patronales ».
Sans dire que ces « charges » servent à financer un
service public et une sécurité sociale qui est déjà bien mal en
point, le gouvernement, les patrons et la finance clament en cœur
qu'elles sont des poids pour les entreprises et que c'est ce qui
empêche ces dernières d'embaucher. Ainsi pour sortir de la crise et
du chômage de masse il faut que les travailleurs produisent la même
chose mais en étant moins bien payés et moins bien protégés par
un système social qui est bradé. Cela revient à une baisse du
salaire indirect et cela fait partie intégrante de ce que la classe
des patrons et de la finance appellent « la baisse du coût de
travail ». Une baisse qui est mise en application effective par
le gouvernement au travers de l'ANI, du pacte de responsabilité, des
négociations sur l'assurance chômage, de la réforme sur les
retraites, etc.
Les divisions s'attisent, d'un
côté nous avons Mr Gattaz président du syndicat des patrons
(MEDEF) qui revendique la paternité du pacte de responsabilité,
puis plus tard le premier ministre M. Valls qui est encensé et
applaudi aux universités d'été du MEDEF, et enfin dernièrement un
ex-banquier (E. Macron) et un millionnaire (M. Sapin) qui sont nommés
ministre du travail et ministre de la finance. Et de l'autre les
syndicats et les organisations de travailleurs, la CGT en tête qui
dénoncent et luttent contre cette politique dont les conséquences
dramatiques se font déjà ressentir.
… Aux
conséquences dramatiques pour les travailleurs, les chômeurs et les
précaires
Des promesses on nous en a fait,
pour les accepter il fallait que nous nous serrions la ceinture, il
fallait bosser plus, y compris le dimanche. Et les conséquences nous
les connaissons désormais : la croissance est nulle et le
chômage continue de grimper. Mais comment aurait-il pu en être
autrement ?! L'industrie ne cesse d'être détruite et aucune
solution, aucune aide, aucune considération n'ont été données aux
salariés qui se battent dans les entreprises en cours de fermeture :
Good-Year, Florange, Continental, PSA, ou encore dans le
département : Kem-One, Arkema, SNCM, les Moulins Maurel, etc.
La belle victoire des Fralibs qui sonne comme un espoir pour la
classe ouvrière n'est dûe qu'au seul courage des travailleurs en
lutte à l'intérieur de l'entreprise ainsi qu'à la solidarité
permise par la CGT avec les travailleurs en dehors de l'entreprise.
Alors des abus ?
Oui c'est vrai il y en a, MAIS de la part de Pôle emploi
lorsqu'il met des fausses annonces ou lorsqu'il licencie ses propres
salariés après 3 ans de CDD. Lorsque pour un motif ou un autre et
pour quelques économies il nous radie et nous jette au RSA (lorsque
l'on peut y prétendre), à la rue ou pire. Lorsqu'il utilise notre
argent pour des organismes de formations fantoches qui ne servent
qu'à mettre la pression sur les allocataires et au final à les
rendre responsable de l'absence d'offre d'emploi qui corresponde à
leur critère de recherche. Ce mépris et cette pression qui se
manifestent dans les paroles et les actes de nos ministres n'a qu'une
finalité : forcer les chômeurs à accepter les bas salaires,
ou des salaires inférieurs à ce que leur qualification leur
octroyait dans leur métier précédent, ou simplement à ne plus
travailler sur la base de leur qualification.
Plus de contrôle
sur les chômeurs mais moins de contrôle sur les employeurs !
C'est là qu'on s'aperçoit que
si Pôle-emploi ne remplit plus son rôle de service public ce n'est que
parce qu'il obéit à ce projet politique libéral (qui n'a de social
que le nom) qui vise à réduire le « coût du travail ».
Et pour cela Pôle Emploi ne doit pas être un service public de
solidarité mais qu'il doit exercer une fonction de flicage des
chômeurs.
Le comble de l'ironie pour nous,
qui est le comble du bonheur pour le patronat et la finance c'est que
si les chômeurs doivent être plus contrôlés les entrepreneurs eux
en revanche le seront beaucoup moins. C'est ainsi qu'à la fin de
cette année le nombre d'inspecteurs du travail aura baissé de 9% !
Pour voir l'article du comité
chômeurs CGT du Morbihan cliquer ci dessous
Qui sème la misère récolte la colère !
Les chômeurs et les précaires ne doivent pas baisser la tête
mais au contraire se sentir confortés dans la nécessité de
s'organiser au sein de la CGT chômeurs et précaires afin de nous
défendre, de continuer d'unir les travailleurs et les travailleuses
quelles que soient leur situation mais aussi de se solidariser avec
l'ensemble des travailleurs.
Nos revendications par rapport à
Pôle-Emploi:
Le
service public de l’emploi est une question politique que l’État
doit assumer et qui doit donc relever de la fonction publique
d’État.
Face
à l'urgence de nos situations, encore et toujours SOLIDAIRES DU
PERSONEL nous exigeons :
La
garantie de l’égalité d’accès et de traitement aux usagers :
la densification du réseau dans des locaux adaptés de manière à
ce que tous les services soient rendus au plus près des usagers, la
remise en place des accueils sans rendez-vous afin que chaque
demandeur d'emploi puisse être reçu à sa demande.
L’arrêt
de toutes les radiations et sanctions abusives, la
suppression des indus dont la responsabilité incombe à Pôle-Emploi.
Donner
accès à des formations adaptées. Laisser
le libre choix au chômeur de se reconvertir professionnellement si
nécessaire.
Le
développement d'un Système d’Information fiable,
conçu en interne par des personnels de Pôle Emploi, en interdisant
la sous-traitance. Remettre en place les ateliers d’information sur
les droits des chômeurs.
Que
les POLE EMPLOI aient les effectifs suffisants et qu'il soit donné
au personnel ; actuellement
débordé et en souffrance ; le statut et les conditions
suffisantes pour exercer leurs métiers.
Que
soit confié à Pôle Emploi le monopole du rapprochement de l’offre
et de la demande d’emploi et
que soit mise en œuvre l’obligation du dépôt d’offre à Pôle
Emploi.
La
création d'une 5ème branche de la sécurité sociale pour
l’indemnisation des chômeurs jusqu'à leur retour à l'emploi à
hauteur de 80% de leurs deniers salaires, financée par les
cotisations sociales.