Par ce courrier nous tenons à faire part de toute la solidarité des comités chômeurs et précaires
de la CGT à la lutte que vous menez, et ce depuis le début de votre combat.
Votre lutte vous
est vitale mais elle fait aussi honneur à celles de tous les autres travailleurs.
Dans une période terrible où le patronat et ses serviteurs du gouvernement s'accordent
pour organiser la casse de l'industrie et des services publics, le chômage se repend comme un
poison. La misère devient telle, que les privés d'emplois en viennent à accepter les conditions
de travail les plus déplorables. Cette pression est si forte que la menace de licenciement et la
peur du chômage sont devenues le véritable problème actuel pour ne serait-ce que défendre
nos droits de travailleurs, pourtant âprement conquis. Car c'est ainsi que les exploiteurs
triomphent : en nous mettant en concurrence les uns avec les autres, en affirmant que les uns
ont des statuts privilégiés et que les autres ne font pas les efforts nécessaires pour se vendre.
Les travailleurs sont pris à la gorge, divisés. Ce sont nos luttes elles-mêmes qui en pâtissent, ce
qui engendre une spirale de régression qui serait sans fin sans l'action de la CGT.
La répression dont vous êtes victimes est une attaque inacceptable contre les
travailleurs.
Mais nous, nous n'oublions pas le problème de fond qui vous touche et qui nous
touche terriblement. C'est encore une bande de patrons et d'actionnaires parasites qui ont fait la
démonstration de leur incapacité à gérer l'entreprise Goodyear. Très bien. N'est-il donc pas
légitime que nous leur retirions cette tâche ? Ou faut-il attendre que les socialistes apprennent
ce que s
ignifie le mot « socialiser ». A la CGT la résignation n'existe pas et vous en faites la
démonstration une fois de plus.
Non seulement votre colère est légitime mais cette « violence » que condamnent en
cœur le patronat et les médias n'est rien en comparaison à ce qu'ils nous infligent. Cette
violence encore contenue, minoritaire ou pas, nous la cautionnons tout comme la majorité des
travailleurs, et nous serons solidaires face à la répression qu'elle engendre déjà. Ils veulent
nous mater et nous soumettre, mais nous ne céderons pas. Sachez que pour nous qui sommes
privés d'emplois ou précaires vos actions permettent aussi de faire entendre nos voix et nos
colères.
C'est donc pour tout ceci chers camarades, que vous comprendrez qu
e ce n'est pas
uniquement par fraternité et solidarité que nous vous soutiendrons dans toutes vos initiatives
mais c'est aussi parce que nous savons que si votre lutte pour l'emploi aboutit, nous
obtiendrons des embauches. Face à une attaque globale nous nous devons d'y répondre de
manière globale et si nous nous y prenons ainsi, nous pouvons être certains, non seulement
que vous n'irez pas en prison, mais aussi qu'il s'en suivra des victoires encore plus belles.
Fraternellement
Pour que vive le syndicalisme de lutte, de classe, et de masse.
Le comité national CGT des travailleurs privés d'emploi et précaires CGT
Le comité national CGT des travailleurs privés d'emploi et précaires CGT
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