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vendredi 12 février 2016

Lettre aux camarades de Goodyear

Par ce courrier nous tenons à faire part de toute la solidarité des comités chômeurs et précaires de la CGT à la lutte que vous menez, et ce depuis le début de votre combat. 

Votre lutte vous est vitale mais elle fait aussi honneur à celles de tous les autres travailleurs. Dans une période terrible où le patronat et ses serviteurs du gouvernement s'accordent pour organiser la casse de l'industrie et des services publics, le chômage se repend comme un poison. La misère devient telle, que les privés d'emplois en viennent à accepter les conditions de travail les plus déplorables. Cette pression est si forte que la menace de licenciement et la peur du chômage sont devenues le véritable problème actuel pour ne serait-ce que défendre nos droits de travailleurs, pourtant âprement conquis. Car c'est ainsi que les exploiteurs triomphent : en nous mettant en concurrence les uns avec les autres, en affirmant que les uns ont des statuts privilégiés et que les autres ne font pas les efforts nécessaires pour se vendre. Les travailleurs sont pris à la gorge, divisés. Ce sont nos luttes elles-mêmes qui en pâtissent, ce qui engendre une spirale de régression qui serait sans fin sans l'action de la CGT. La répression dont vous êtes victimes est une attaque inacceptable contre les travailleurs. 

Mais nous, nous n'oublions pas le problème de fond qui vous touche et qui nous touche terriblement. C'est encore une bande de patrons et d'actionnaires parasites qui ont fait la démonstration de leur incapacité à gérer l'entreprise Goodyear. Très bien. N'est-il donc pas légitime que nous leur retirions cette tâche ? Ou faut-il attendre que les socialistes apprennent ce que s
ignifie le mot « socialiser ». A la CGT la résignation n'existe pas et vous en faites la démonstration une fois de plus. Non seulement votre colère est légitime mais cette « violence » que condamnent en cœur le patronat et les médias n'est rien en comparaison à ce qu'ils nous infligent. Cette violence encore contenue, minoritaire ou pas, nous la cautionnons tout comme la majorité des travailleurs, et nous serons solidaires face à la répression qu'elle engendre déjà. Ils veulent nous mater et nous soumettre, mais nous ne céderons pas. Sachez que pour nous qui sommes privés d'emplois ou précaires vos actions permettent aussi de faire entendre nos voix et nos colères. C'est donc pour tout ceci chers camarades, que vous comprendrez qu
e ce n'est pas uniquement par fraternité et solidarité que nous vous soutiendrons dans toutes vos initiatives mais c'est aussi parce que nous savons que si votre lutte pour l'emploi aboutit, nous obtiendrons des embauches. Face à une attaque globale nous nous devons d'y répondre de manière globale et si nous nous y prenons ainsi, nous pouvons être certains, non seulement que vous n'irez pas en prison, mais aussi qu'il s'en suivra des victoires encore plus belles.

Fraternellement 

Pour que vive le syndicalisme de lutte, de classe, et de masse.
Le comité national CGT des travailleurs privés d'emploi et précaires CGT

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